Avez-vous déjà remarqué que lorsque vous vous promenez dans une ville, la température peut changer d’un pâté de maison à l’autre ? L’urbanisme a un impact immense sur les microclimats locaux qui, à leur tour, affectent le confort et la qualité de l’espace dans une ville. La compréhension des caractéristiques des microclimats urbains permet aux urbanistes, concepteurs, architectes et développeurs de prendre des décisions stratégiques de conception en connaissance de cause, concernant les effets résultant des variables microclimatiques : les formes urbaines, la géométrie urbaine, la densité urbaine, la végétation, les niveaux d’eau et les propriétés des surfaces. Dès lors, accorder une plus grande importance au microclimat dans la planification urbaine pourrait améliorer le bien-être et la santé mentale et physique de milliers de personnes vivant dans les villes.
Le confort du vent urbain
Les très grands immeubles peuvent créer un vent ayant une vitesse élevée au niveau des piétons, ce qui peut entraîner des conditions inconfortables et dangereuses. Cela a non seulement entraîné la mort de piétons, mais aussi des situations dangereuses. Aujourd’hui, les autorités urbaines n’accordent un permis de construire pour un nouvel immeuble de grande hauteur que si une étude sur le confort du vent a indiqué que les conséquences négatives pour les piétons restent limitées. Les conditions vent ayant une vitesse élevée sont dues au fait que les immeubles de grande hauteur dévient le vent à des altitudes plus élevées vers les niveaux des piétons. La hauteur et l’architecture des bâtiments peuvent influencer l’environnement du microclimat. Il est donc essentiel de contrôler ces paramètres pour assurer le bien-être des piétons.
La hauteur et l’architecture des bâtiments peuvent influencer l’environnement du microclimat.
Le confort thermique urbain
Les architectes peuvent inconsciemment créer des températures de microclimat très inconfortables. Bien que le confort thermique soit étroitement lié au confort du vent, il est également régi par l’irradiation solaire. Les grands bâtiments et les rues étroites peuvent entraîner des températures très élevées dans les villes. Il est important d’évaluer comment les bâtiments affectent les températures. Bien que dans les villes froides, la chaleur puisse ne pas être aussi nocive, dans les villes chaudes, elle peut conduire à des situations très inconfortables, par exemple en causant un stress thermique négatif sur la santé humaine. L’effet d’îlot de chaleur urbain peut dès lors être évité grâce à une planification urbaine efficace.
La demande énergétique urbaine
Durant les prochaines années, les urbanistes et les parties prenantes devront faire face à des problèmes majeurs en termes d’énergie, de trafic et de flux de ressources. La principale préoccupation sera de trouver des moyens adéquats de planifier la production, la distribution et le stockage d’énergie durable. La réduction de la demande énergétique des bâtiments dans les zones urbaines présente un grand potentiel d’économie d’énergie.
La demande énergétique d’un bâtiment ne dépend pas seulement des caractéristiques de celui-ci, mais aussi de ses interactions avec les bâtiments environnants. Dans les zones urbaines, les bâtiments subissent une augmentation des températures en raison de l’effet d’îlot de chaleur, une diminution de la vitesse du vent, une réduction des pertes d’énergie pendant la nuit grâce à des facteurs de forme (rayonnement thermique), une modification des gains de chaleur solaire en raison de l’ombre et des réflexions, et un bilan radiatif modifié en raison de l’interaction avec les bâtiments voisins. Tous ces effets ont un impact important sur la demande énergétique des bâtiments. Cela peut entraîner une baisse des coûts énergétiques pour les habitants, et des environnements potentiellement moins pollués.
La dispersion des polluants urbains
La pollution de l’air est un problème majeur des villes et peut avoir un impact négatif sur le climat, l’environnement et la santé humaine. La plupart des polluants proviennent du secteur des transports, du chauffage et de la climatisation domestiques, etc. Après avoir été rejetés, les polluants sont dispersés. Le processus de dispersion est affecté par les caractéristiques de l’environnement urbain. Les polluants chimiquement actifs peuvent réagir avec d’autres substances et former des produits de réaction. Selon l’architecture et les matériaux utilisés, la pollution sera plus ou moins nocive pour les habitants.
Pour en savoir plus sur l’effet des arbres le long des rues rendez vous sur l’article Urban Chronicles.